L’assurance vie est un dispositif à la fois populaire et mal compris des assurés. Dans les grandes lignes, il s'agit d’un dispositif d’épargne offrant un cadre fiscal et juridique spécifique, permettant de consommer ultérieurement ou de transmettre dans des conditions avantageuses le capital versé sur le contrat.
Comme son nom l’indique, l’assurance vie est bien un produit d'assurance. Mais c’est aussi et surtout un formidable outil pour développer son patrimoine financier. Les possibilités de ce dispositif en matière de placement sont souvent mal connues des épargnants. Cet article fait le point sur le fonctionnement de l’assurance vie et ses spécificités fiscales.
Le fonctionnement de l’assurance vie
Le fonctionnement d’un contrat assurance vie est parfois mal compris des épargnants. C’est un dispositif moins contraignant que ce que certains se l’imaginent.
L’assurance vie est un dispositif d’épargne géré par un assureur. On compte des dizaines d’assureurs en France, et davantage encore de contrats sur le marché car les assurances vie sont commercialisées par une multitude d’établissements bancaires, ainsi que des courtiers ou encore des assureurs mutualistes. On trouve donc différents contrats assurés chez un même assureur.
Tout au long de la vie du contrat, l’assuré réalise librement des versements sur son contrat. Il peut également réaliser des retraits à tout moment. Un rachat partiel prend généralement quelques jours, et jusqu’à quelques semaines chez les assureurs les moins efficaces.
Certains épargnants pensent à tort qu’il n’est pas possible de réaliser de rachat partiel sur un jeune contrat. C’est faux. Les rachats (retraits) sont possibles à tout moment. La confusion vient du fait qu’il est en revanche nécessaire que le contrat ait plus de 8 ans pour bénéficier d’un avantage fiscal à la sortie du contrat (on en reparle plus bas).
Le succès du fonds euro
Autrefois, il était courant que les encours soient gérés à 100 % par l’assureur. C’était le cas sur les contrats monosupports où l’épargnant n’avait d’autre choix que celui de placer son argent sur ce que l’on appelle encore aujourd’hui le fonds euro. Il s’agit d’un fonds directement géré par l’assureur.
L’âge d’or du fonds euro est révolu. Ces dernières années, les fonds euro délivrent des performances très faibles (1-2 % de rendement) au regard de ce que les épargnants ont connu par le passé. La faute au contexte macroéconomique particulier que nous traversons. L’épargne sans risque délivre des performances anémiques.
Les assureurs gèrent les fonds euro de façon très prudente. En effet, ils garantissent la préservation du capital investi. Pour tenir cet engagement, les assureurs n’ont d’autres choix que celui de privilégier des supports sans risque tels que les bons du trésor émis par des pays à la signature solide (France, Allemagne, etc.). Ces obligations délivrent désormais des rendements proches de zéro. On peut consulter le taux de refinancement de la France sur le site de l’Agence France Trésor. La performance des fonds euro diminue mécaniquement à mesure que les nouvelles obligations remplacent les anciennes obligations plus rémunératrices arrivant à échéance.
Malgré cela, les meilleurs fonds euro dynamiques font toujours partie des placements les plus plébiscités par les épargnants. Leurs performances demeurent au-dessus de celle des livrets d’épargne.
Par ailleurs, les versements en assurance vie ne sont pas plafonnés. L’assurance vie permet donc de sécuriser de grosses sommes d’argent en attente d’être réinvesties.
Les unités de compte pour dynamiser la performance de son contrat
En raison de la baisse de performance des fonds euro, de nombreux épargnants remettent en cause l’intérêt de l’assurance vie. Mais c’est méconnaître les possibilités de l’assurance vie ! L’assurance vie au format multisupport (presque tous les contrats modernes le sont) permet d’investir sur des supports autres que le fonds euro.
Les supports en unités de compte les plus populaires sont les fonds actions. Certains contrats donnent accès à des centaines de fonds actions. Il n’est d’ailleurs pas toujours évident de s’y retrouver. C’est la raison pour laquelle les épargnants préfèrent déléguer la gestion de leur contrat. Ainsi, ils s’en remettent à un professionnel pour allouer le capital versé sur leur contrat d’assurance vie. Ce type de prestation occasionne des frais de gestion supplémentaires mais c’est la garantie d'une allocation patrimoniale efficace et adaptée à son profil.
L’assurance vie permet également d’investir dans l’immobilier, notamment avec les SCPI (société civile de placement immobilier) et les OPCI (organisme de placement collectif en immobilier). Il s’agit de placements dits “pierre-papier” avec lesquels l’investisseur est débarrassé de toutes les contraintes de gestion que présente la détention en direct d’un bien immobilier. Le rendement moyen des SCPI est de l’ordre de 4 à 5 %. Un chiffre auquel il faut ajouter la revalorisation périodique des parts, la rentabilité globale est de l’ordre de 5-6 %.
L’assurance vie donne donc accès à un large choix de supports d’investissement. Ce choix permet à chaque épargnant d’allouer son épargne selon ses désirs.
Cerise sur le gâteau : la fiscalité
L’autre avantage clef de l’assurance vie est sa fiscalité. On peut la résumer en 3 points :
L’assurance vie est une enveloppe capitalisante au sein de laquelle les gains réalisés en unités de compte ne supportent aucun prélèvement tant que le capital reste dans l’enveloppe.
Sur un contrat de plus de 8 ans, en cas de retrait partiel, les gains imposables bénéficient d’un abattement de 4600 euros par an et par personne.
L’assurance vie permet de transmettre à chaque bénéficiaire désigné du contrat jusqu’à 152 500 euros sans payer de droit de succession (pour les versements réalisés avant ses 70 ans).
L’assurance offre un cadre fiscal unique dans le paysage français. Ce n’est pas un hasard si près d’un ménage sur deux possède au moins un contrat d’assurance vie. Il s’agit du dispositif le plus intéressant pour développer son patrimoine financier et le transmettre à ses héritiers.
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