Dix ans après sa création, le statut d'autoentrepreneur a toujours autant de succès. Facile d'accès, peu contraignant, ce statut attire toujours plus de Français, car il permet de tester une activité avant la création de son entreprise ou de générer un complément de revenus. En décembre 2018, on comptait plus de 1 183 000 autoentrepreneurs. Lorsqu'on demande aux entrepreneurs pourquoi ils ont opté pour ce statut particulier, la première réponse qu'ils avancent est souvent la volonté de devenir indépendant, suivie de motivations telles que l'envie de sortir du chômage ou de compléter ses revenus mensuels.
Autoentrepreneur : les avantages de ce régime
Le statut d'autoentrepreneur vise à simplifier les activités indépendantes en permettant aux salariés, demandeurs d'emploi, retraités ou étudiants, d'exercer une activité commerciale en parallèle de leur activité principale. L'autoentrepreneur au travers du régime de la microentreprise bénéficie alors de nombreux avantages.
1. Le statut d'autoentrepreneur est ouvert à tous
Tout le monde peut devenir autoentrepreneur. En effet, que vous soyez salarié, au chômage, étudiant, retraité ou mère au foyer, ce régime vous donne l'opportunité d'être indépendant et d'exercer une activité professionnelle à temps plein ou à temps partiel. L'autoentrepreneur devra toutefois respecter certaines règles. Notamment, il ne doit pas exercer son activité sous l'autorité d'une tierce personne, que ce soit vos clients, fournisseurs ou sous-traitants. Autrement, votre contrat de mission sera requalifié en contrat de travail et vous serez en situation de salariat déguisé.
Notez également que l'autoentrepreneur peut exercer plusieurs activités différentes. Son activité peut être « mixte », c'est-à-dire combiner des activités de vente de marchandises et de prestation de services.
2. Les démarches de création sont simplifiées
Créer son autoentreprise est beaucoup simple que de créer une société classique et les démarches administratives sont plus légères que pour les autres formes juridiques d'entreprises (SARL, SAS, SA, etc..).
Pour devenir autoentrepreneur, vous devez simplement déclarer le lancement de votre entreprise individuelle en remplissant votre déclaration d'activité directement sur le site officiel www.lautoentrepreneur.fr.
Sur ce site, vous aurez à choisir entre une activité de prestations de services (conseil, services à la personne, etc.) ou une activité artisanale et commerciale (commerce en ligne, artisanat, etc.). Suite à votre inscription en tant qu'autoentrepreneur, vous recevrez sous 48 heures un email confirmant votre inscription au régime d'autoentrepreneur ainsi que les coordonnées du CFE dont dépend votre activité. Pour en savoir plus sur le statut d'autoentrepreneur et les démarches à suivre, cliquez ici.
3. Vous n'avez pas besoin d'apporter de capital
Le capital social d'une société est constitué d'apports réalisés en numéraire (argent), en nature (équipements, brevets, etc.) ou en industrie (compétences techniques). Ces sommes peuvent être assez conséquentes pour l'entrepreneur qui démarre.
Paradoxalement, l'autoentrepreneur est une entreprise individuelle qui par définition n'a pas de capital social. Mais cela n'exclut pas un besoin de trésorerie personnelle pour financer votre activité en fonction de vos prévisions.
4. Le calcul des cotisations sociales est simple
Pour s'acquitter de ses charges sociales, l'autoentrepreneur relève du régime microsocial qui lui offre un mode de calcul simplifié. En effet, ce calcul des charges sociales se fait de manière proportionnelle au chiffre d'affaires. Donc, vous ne payez pas d'impôts ni de cotisations sociales si votre chiffre d'affaires est égal à zéro. Néanmoins, même si votre chiffre d'affaires est nul, il est obligatoire de renseigner « 0 » de chiffre d'affaires dans la case correspondant à votre activité.
Attention : si votre chiffre d'affaires est égal à « 0 » pendant plus de 2 ans, vous perdez le bénéfice du statut d'autoentrepreneur. Vous recevrez un courrier notifiant votre radiation, courrier que vous pourrez contester dans un délai de 1 mois.
Les cotisations sociales auxquelles l'autoentrepreneur est assujetti concernent :
◼ La cotisation d'assurance maladie et de congé maternité
◼ La cotisation supplémentaire d'indemnité journalière
◼ La cotisation retraite de base et de retraite complémentaire
◼ La cotisation d'invalidité et de décès
◼ La CSG et la CRDS
Aux cotisations sociales s'ajoute également la contribution à la Formation Professionnelle (CFP).
Les cotisations sociales de l'autoentrepreneur par type d'activité
Les cotisations sociales de
l'autoentrepreneur par type d'activité
|
|||
Activité
|
Cotisations
sociales
|
Contribution à la
formation professionnelle (CFP)
|
Total
|
Vente de
marchandises (vous êtes commerçant)
|
12,80%
|
0,1%
|
12,9%
|
Prestation de
services (artisanal)
|
22%
|
0,3%
|
22,3%
|
Prestation de
services (commercial)
|
22%
|
0,2%
|
22,2%
|
Les cotisations sociales sont réglées en un paiement mensuel ou trimestriel.
5. La comptabilité est légère
La comptabilité de l'autoentrepreneur, bien que légère, est obligatoire.
Tout abord, l'autoentrepreneur doit tenir un Livre des Recettes encaissées, quelle que soit son activité. Il s'agit d'un simple livre de compte qui peut également prendre la forme d'un tableur Excel ou d'un logiciel comptable.
Ce livre des recettes doit comporter les informations concernant :
- le montant et l'origine des revenus
- le mode de règlement (chèque, espèces ou autres)
- les pièces justificatives (devis, factures)
- le récapitulatif de tous les achats réalisés avec les intitulés et la référence des marchandises, le fournisseur, le montant et le mode de paiement.
À noter que depuis 2015, l'autoentrepreneur doit séparer sa comptabilité personnelle de sa comptabilité professionnelle. Pour cela, il doit obligatoirement ouvrir un compte bancaire dédié à ses activités d'autoentrepreneur. Ce compte bancaire peut être ouvert dans la banque de votre choix.
En ce qui concerne la TVA, les autoentrepreneurs ne la payent pas. En effet, le statut d'autoentrepreneur entraîne directement une franchise de TVA. Donc vous ne facturez pas la TVA à vos clients. Ainsi, lorsque vous émettez une facture, vous devez mentionner sur celle-ci la mention : « TVA non applicable selon l'article 293B du CGI ». Mais en contrepartie vous ne récupérez pas la TVA lors de vos achats.
Enfin, sachez que le statut d'autoentrepreneur ne permet pas de déduire vos charges professionnelles de votre chiffre d'affaires ni d'amortir votre matériel.
AUTO ENTREPRENEUR :
la micro entreprise expliquée en 2 min
6. Vous bénéficiez d'aides et d'exonérations
En début d'activité, l'autoentrepreneur a droit à l'ACCRE. Cette aide s'applique à tous les entrepreneurs chômeurs créateurs ou repreneurs d'entreprises et consiste en une exonération partielle des charges sociales de l'autoentrepreneur sur ses revenus pendant les 12 premiers mois de son activité.
Taux ACCRE
applicables
|
||||
Activité
|
1 ère année
|
2e année
|
3e année
|
Après 3 ans
|
Vente de
marchandises
|
3,20%
|
6,40%
|
9,60%
|
12,80%
|
Prestation de
services artisanale et commerciale
|
5,50%
|
11,00%
|
16,50%
|
22,00%
|
Quelle que soit son activité, l'autoentrepreneur dispose également d'une aide apportée par l'ADIE, qui finance et accompagne les créateurs d'entreprises qui n'ont pas accès au crédit bancaire. Ces financements prennent la forme d'un microcrédit, d'un prêt d'honneur ou d'une prime régionale à la création d'entreprises.
Le mot de la fin
L'autoentreprise a encore de beaux jours devant elle. Plus simple que les autres formes de sociétés, l'autoentreprise représente aujourd'hui plus de 45 % des créations d'entreprises annuelles en France et doit son succès à son accessibilité (les démarches de déclaration se font en ligne et sont gratuites), sa simplicité (peu d'obligations comptables et un régime simplifié) et sa flexibilité (possibilité d'activité principale, de revenu complémentaire, pour tester une activité ou encore reprendre une activité après une période de chômage).
Enfin en 2018, de nouvelles mesures ont entraîné un regain d'intérêt pour le statut d'autoentrepreneur, notamment le relèvement des plafonds des chiffres d'affaires (170 000 € pour une activité de vente et 70 000 € pour une activité de prestation de services) et la refonte du RSI (tous les autoentrepreneurs devraient être rattachés au régime général de la sécurité sociale en 2020), ont semble-t-il attiré de nouveaux partisans de l'autoentreprise.
LES COMMENTAIRES SONT EN DOFOLLOW