Interview : Retour sur l’histoire entrepreneurial de Kokoroe, avec Béatrice

Pourriez-vous vous présenter, ainsi que votre entreprise ?

Je m’appelle Béatrice et j’ai co-fondé la startup Kokoroe. Passée par les bancs de Sciences Po et de Dauphine, j’ai fait mes débuts au sein de l’univers Banque-Finance où j’ai exercé pendant 7 ans chez BNP Paribas. Après plusieurs postes au sein des fonctions Entreprises, Consulting et Digital, j’ai décidé de créer mon entreprise, Kokoroe avec mes deux amies d’enfance : Raphaëlle et Elise. 

Comment avez-vous pris cette décision ?

Notre création d’entreprise est le fruit de plusieurs ingrédients. Tout d’abord, un timing opportun ! Nous avions chacune la trentaine, nous étions dotées d’une expérience significative dans des domaines complémentaires : Raphaëlle avait fait ses armes en conseil, Elise en droit et moi-même en marketing. Nous avions chacune eu le sentiment d’arriver à la fin d’un premier cycle et l’envie de se lancer dans une aventure entrepreneuriale a commencé à se faire sentir. Ce besoin est assez emblématique de notre génération « Slasher » : celle-ci est de plus en plus désireuse d’expériences porteuses de sens et de vies professionnelles composées de multiples postes. Fini d’être marié tout une vie à la même entreprise.

Le second élément qui a beaucoup pesé dans notre décision est lié à l’avénement du web. Nous nous sommes lancées à une heure où créer sa startup est à la portée de tous. Le web a simplifié les démarches, nous pouvons accéder à une foule de connaissances et d’expertises dans des domaines très variés – marketing, reférencement naturel, entrepreneuriat …- sans quitter sa chambre. Le web est devenu un formidable catalyseur de connaissances et de nombreux role model positifs émergent, nous incitant à nous lancer à notre tour.

Avez-vous des conseils à donner à quelqu’un souhaitant se lancer dans la création d’entreprise ?

La vie de startup, et la création d’entreprise en général, ressemble à de véritables montagnes de russe. Les moments euphoriques côtoient également les coups durs, il faut avoir les nerfs solides et une très bonne capacité de recul. Pour cela, avoir des associés de confiance est indispensable. Ce seront vos alliés, vos soutiens et vos premiers conseillers dans les moments difficiles. Il importe donc de les choisir avec prudence et avec sérieux. Pour ma part, Elise et Raphaëlle étaient mes amies d’enfance, le fait de se connaître depuis longtemps a été un vrai facilitateur : le dialogue est plus facile et les feedbacks sont évidents entre nous. Il y a un climat bienveillant et solidaire qui favorise les échanges et créé une dynamique positive !

Qu’est-ce que l’entrepreneuriat vous a apporté personnellement ?

L’entrepreneuriat ressemble à un MBA accéléré, une formation professionnelle accéléré. Il n’y a pas de fiche de poste figée dans le marbre, vous devez être en mesure d’enfiler plusieurs casquettes parfois dans la même journée : comptabilité, réseaux sociaux, juridique, presse. Votre polyvalence et votre capacité d’adaptation seront donc testés en toutes circonstances. J’ai appris à ne plus attendre la perfection pour se lancer et à se jeter dans le bain sans peur. Il faut parfois avoir une approche décomplexée et oubliez les idées reçues ou vieux clichés éculés.

Quel est le principal piège à éviter lorsque l’on veut lancer son entreprise ?

De nombreux entrepreneurs gardent jalousement leur idée, comme si tout le monde allant s’en emparer à la première confidence. C’est une erreur. En entrepreneuriat, il est crucial de recueillir du feedback et de collecter des avis de tiers personnes. Pour cela, il ne faut pas hésiter à pitcher son concept au plus grand nombre : famille, amis, proches, professionnels : tous les retours sont bons à prendre. Ils vous aideront à affûter votre concept, aiguiller votre positionnement, et préciser votre produit. N’hésitez donc pas à communiquer et partager au plus grand nombre. La différence ne se fait pas dans l’idée, elle se fait encore une fois dans la capacité d’exécution !